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Les services de garde d’urgence épargnés jusqu’ici

Leur stratégie sanitaire pourrait inspirer le réseau de l’éducation

CPE du carrefour
Malgré la pandémie, les enfants qui fréquentent le service de garde d’urgence du CPE du Carrefour à Montréal ne s’ennuient pas. Photo Chantal Poirier


Seulement 15 cas de COVID-19 sont survenus dans les 1021 services de garde d’urgence mis en place depuis le début du confinement. Un modèle qui pourrait servir d’exemple pour le plan de retour à l’école.

Depuis que François Legault a mis le Québec en « pause », les travailleurs qui sont au front pour lutter contre le coronavirus peuvent envoyer leurs bambins à la garderie. C’est le cas par exemple des infirmières, des médecins et des policiers.

Entre 5000 et 6000 jeunes enfants fréquentent actuellement les services de garde d’urgence. Sur les 15 cas de COVID-19 répertoriés dans le réseau depuis la mi-mars, il n’y a que six enfants.

Depuis le 1er avril, il n’y a eu qu’un seul cas d’infection au coronavirus dans l’ensemble des garderies subventionnées et CPE ouverts, des chiffres que surveille avec intérêt le ministère de l’Éducation. 

Un taux d’infection « vraiment faible » qui reflète ce qui se voit actuellement en pédiatrie, précise la Dre Caroline Quach-Thanh, pédiatre, microbiologiste et infectiologue au CHU Sainte-Justine.

Non seulement les enfants ont peu de symptômes quand ils contractent le coronavirus, mais « ils ne l’attrapent pas si facilement que ça », insiste-t-elle. 

Bien sûr, on ne peut généraliser ce qui se passe actuellement dans les garderies à ce qui surviendra dans les classes du Québec, à la réouverture des écoles, selon la Dre Quach-Thanh. Il sera notamment plus difficile de faire respecter les mesures d’hygiène.

Elle estime néanmoins que le Québec ne pourra demeurer en « pause » jusqu’à l’arrivée d’un vaccin. « Un moment donné, il faut commencer à déconfiner [d’abord] les groupes les moins à risque de maladie sévère et donc ces groupes-là, c’est certainement les enfants », dit-elle.

Une bonne recette

Directrice générale de l’Association québécoise des CPE, Geneviève Bélisle se dit prête à partager avec le réseau de l’éducation les différentes mesures sanitaires qui ont dû être prises pour éviter autant que possible la contamination des enfants et du personnel.

« On semble avoir une recette de prévention qui fonctionne bien. [...] Dans aucun cas, on n’a vu qu’un service de garde d’urgence en CPE était devenu un foyer d’éclosion », affirme-t-elle.

Mais les consignes sont nombreuses. Pour diminuer la promiscuité, le taux d’occupation des installations a été limité à 30 %. Les groupes ont été réduits de moitié. 

« Vous n’avez même plus l’occasion d’aller porter votre enfant au local. [...] L’enfant se déshabille au vestiaire, toutes les mains sont lavées, tous les objets personnels de l’enfant restent au CPE, sont lavés au CPE tous les jours », relate Geneviève Bélisle.

Optimisme

Le ministre de la Famille rappelle que le réseau des garderies sait s’y prendre avec les virus. Mathieu Lacombe ne veut pas s’aventurer à comparer le réseau des garderies et celui de l’éducation. Les installations sont différentes, tout comme la clientèle. 

Mais il a un message pour les parents qui craignent de renvoyer leurs bambins en garderies : « Quand on regarde l’expérience qu’on a vécue dans les dernières semaines, le nombre de personnes contaminées est très bas, pour ne pas dire marginal, je pense qu’il faut être optimiste pour la suite des choses ».  

Services de garde d’urgence

En CPE ou en garderies subventionnées

  • 1021 installations
  • De 5000 à 6000 enfants
  • 15 cas de COVID-19, dont 6 enfants 

En milieu scolaire

  • 336 établissements
  • 2543 enfants inscrits
  • 7 cas de COVID-19

Depuis le 16 mars

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