Perspectives pour l’immobilier commercial

Industriel

Ce segment de marché continue d’afficher une forte demande, l’entreposage et la gestion des commandes représentant, cette année encore, les principales occasions d’investissement et d’aménagement. En outre, la quantité d’espaces disponible est extrêmement limitée partout au Canada. Selon Colliers, le taux de disponibilité national a atteint 2,3 % au deuxième trimestre de 2021, avec une forte absorption, de faibles taux d’inoccupation et une pression à la hausse sur les loyers.

La croissance rapide du commerce électronique propulse le marché vers de nouveaux sommets, et des tendances généralement associées à d’autres catégories d’actifs touchent de plus en plus le secteur industriel. À l’instar des propriétés résidentielles, par exemple, les immeubles industriels font davantage l’objet de surenchère. De plus, les frontières sont de moins en moins évidentes entre la branche de l’industrie et celle du commerce de détail, dans la mesure où les emplacements industriels les plus près du client final deviennent plus populaires pour faciliter la livraison « jusqu’au dernier kilomètre » des produits achetés en ligne.

L’étroitesse du marché et les prix élevés incitent certaines entreprises à chercher des façons d’adapter leur stratégie. En Colombie-Britannique, par exemple, certains locataires potentiels, après avoir examiné les chiffres, considèrent qu’il est plus intéressant d’acheter un immeuble industriel plutôt que de louer des locaux pour leur entreprise, en raison de la faiblesse des taux d’intérêt.

On observe également un intérêt croissant pour les espaces industriels verticaux ou à plusieurs étages. Bien que ces espaces puissent être coûteux et comporter certaines complexités, comme la nécessité d’avoir un dégagement suffisant pour le déplacement des camions, leur popularité devrait continuer de croître considérant la demande pour les immeubles industriels et les coûts qui en découlent.

Bureaux

Même si à l’échelle du pays, le taux d’inoccupation des bureaux de catégorie A dans les centres-villes est passé de 12 % au début de 2021 à 12,6 % au deuxième trimestre de l’année, le marché des bureaux du Canada demeure l’un des plus étroits de l’Amérique du Nord, selon CBRE. Cela dit, il y a encore beaucoup d’incertitude, même si les locataires continuent de payer leur loyer.

Alors que de plus en plus d’employeurs envisagent un retour au bureau, certains profitent de l’occasion pour moderniser leurs espaces. Cette préoccupation pour la qualité survient dans un contexte où les entreprises cherchent à convaincre les travailleurs de revenir au bureau, dans un contexte de compétition de plus en plus vive pour attirer des professionnels de talent. Cette compétition incite certains employés à démissionner pour bénéficier d’une plus grande flexibilité et d’un mode de travail hybride.

Certes, ces tendances auront des répercussions sur les bureaux, mais les employeurs ont de nombreuses raisons de maintenir une présence physique. Par exemple, notre Enquête mondiale sur la culture organisationnelle pour 2021 a révélé que 48 % des répondants canadiens considèrent qu’il a été plus difficile de maintenir le sentiment d’appartenance à un collectif pendant la pandémie.

Pour résoudre certains de ces problèmes, les locataires réaménagent leurs bureaux pour offrir plus d’espace pour la collaboration et les réunions d’équipe, comme des aires pour se rassembler en petits groupes. Ainsi, même si les besoins en matière d’espace pourraient demeurer les mêmes, les configurations changeront pour favoriser une dynamique davantage axée sur la collaboration.

Commerce de détail

La reprise économique en cours, la demande refoulée et l’épargne élevée des ménages sont de bon augure pour les dépenses de consommation et les activités de commerce de détail.

Cependant, nos récentes études sur les tendances des achats au Canada révèlent que plusieurs comportements de consommation qui se sont établis pendant les confinements persistent, comme la transition vers les achats en ligne et l’augmentation des achats chez des détaillants à bas prix. Quel sera donc l’impact de ces changements de comportement sur l’immobilier ?

Pour s’adapter à ces changements, les propriétaires du secteur du commerce de détail optent pour des moyens d’apporter de la valeur aux détaillants, notamment offrant le partage des données, des expériences plus variées, des services partagés et une amélioration globale aux locataires et à leurs clients. Certains propriétaires accentuent leurs efforts pour faire évoluer leurs propriétés en demandant des changements de zonage afin d’y intégrer d’autres usages, comme des logements en copropriété sur les terrains de stationnement, ce qui contribuerait également à accroître l’achalandage au profit des détaillants.

En outre, la tendance à la modification de la superficie pour ajouter des installations de gestion des commandes et de livraison « jusqu’au dernier kilomètre » se poursuit. À cet égard, l’un des répondants a mentionné l’utilisation du terme « entreposage électronique » pour décrire l’évolution actuelle des commerces de détail pour répondre aux besoins de la gestion des commandes reçues en ligne. Comme l’a dit une personne sondée : « Le commerce de détail évolue. Si vous voulez conclure une transaction, n’utilisez pas le terme commerce de détail. Parlez plutôt d’entreposage électronique. »

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