Temps de lecture : 2 min
-
Ajouter à mes favoris
L'article a été ajouté à vos favoris
- Google News
Un document officiel du gouvernement canadien décrit ainsi une ville du futur dans laquelle des circuits de navettes ou des taxis automatisés, individuels ou collectifs, se substitueraient aux bus. Algorithmes et analyses prédictives permettraient de rationaliser les déplacements en proposant des circuits adaptés aux besoins des uns et des autres grâce à ces navettes et robots-taxis - évidemment électriques et silencieux - tournant sans cesse aux alentours.
Éliminer jusqu'à 90 % des voitures
Les citadins, du coup, se débarrasseraient de leur voiture. L'idée a du sens, vu que lesdites voitures restent garées 96 % du temps et que ces taxis seraient bien moins chers qu'actuellement en l'absence de chauffeur. « Selon une simulation, le déploiement de services de taxis autonomes combinés à des systèmes de transport collectif pourrait éliminer jusqu'à 90 % des véhicules utilisés et réduire la durée moyenne des déplacements de 10 % », relève le document Canada 2030, citant notamment des travaux de l'OCDE.
Remplacer les transports en commun
« Dans les petites villes et les villes de taille moyenne, ce mode de transport pourrait même remplacer tout le système de transport en commun » tandis qu'il faudra regarder à deux fois dans les grandes agglomérations avant d'investir dans de nouvelles lignes de métro ou de tramway qui pourraient s'avérer surdimensionnées, avance-t-il. Réaménagée, la navette autonome deviendrait café, buvette, salon, cinéma, bureau, salle de sieste, local commercial... Elle pourrait aussi devenir estafette aux heures creuses pour livrer denrées et médicaments. Conséquence : on pourrait imaginer une autre ville en reconquérant tout ou partie de l'espace urbain actuellement dévolu à la voiture.
« Désertés, certains parkings pourraient être convertis en stations de recharge ou aires de dépose pour taxis aériens », s'enhardit même Missions publiques, un cabinet de conseil qui a récemment organisé un débat citoyen sur les véhicules autonomes. En Amérique du Nord, de tels scénarios font autant frémir que rêver, vu que les villes tirent une bonne partie de leurs revenus des taxes sur l'essence, des parkings et des amendes. En France, la baisse des recettes fiscales liées aux carburants entraînée par une généralisation des véhicules autonomes représenterait « une perte équivalant à 3 % du PIB, qu'il faudrait compenser », remarque José Viegas, ancien secrétaire général du Forum international des transports (ITF) de l'OCDE.
Pour les villes, il faudra aussi réussir la transition vers de tels modes de transport en incitant les gens à voyager ensemble, faute de quoi on risque d'avoir d'inextricables embouteillages de navettes autonomes. Il faudra aussi assurer l'alimentation électrique du système.
Il faudra alors changer les heures de travail (voire même le simple fait d'aller au travail) car les TEC sont bondés et prennent moins de place à personnes transportées - entassées : o) - équivalentes que la multitude de navettes autonomes qui devront être utilisées (et avec interdiction du transport debout on limite fortement le taux de remplissage, surtout qu'il peut s'agir de véhicules plus ou moins personnels (4 places dans le Cedric en illustration).
L'usage en ville d'une voiture personnelle ne s'impose pas (contrairement à nos campagnes où elle est primordiale vu l'offre - la non-offre serait plus judicieux comme terme - de TEC), mais l'offre TEC ne peut pas être remplacé par du véhicule à la demande : les taxis et VTC ne font pas le poids contre bus, métro et RER, par contre ils sont foutus face à ces navette - UBER a déjà commencé à en tester avec Volvo, même si un accident à mis fin - provisoirement ? - aux tests, ce n'est certainement pas pour rien - tout bénéf pour eux, plus besoin de payer un chauffeur...
Eliminer 90 des autos pour les citadins ?! Comme si ces derniers ne l'achetaient que pour faire des tours en ville !... L'avantage d'une voiture, c'est qu'on peut l'utiliser en ville, pour le boulot, et pour partir avec famille et bagages en ; vacances avec. Je doute qu'une navette autonome électrique puisse rendre le même service. La navette autonome va concurrencer frontalement les transports publics avec chauffeur, mais certainement pas la voiture de Mr Toutlemonde. Ceux qui ont du souci à se faire, ce sont les chauffeurs des sociétés de transport. Et aussi un peu les passagers, qui n'auront plus personne à bord en cas de problème de sécurité...